La puce qui pourrait sauver des vies ///Extrait du Progres du 07/10/2015

Par Le 07/10/2015 à 22:26

La puce qui pourrait sauver des vies

Firminy. C’est une première dans la Loire. L’équipe de cardiologie de l’hôpital Le Corbusier a implanté sur un patient, le 9 juillet dernier, une nouvelle génération d’appareil. Il permet aux praticiens de faciliter le diagnostic d’éventuels troubles cardiaques.

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Photo Laurent Blanchon

C’est une fine barre métallique, de la longueur d’un bouchon de stylo Bic. D’aspect anodin, elle révolutionne déjà le travail des cardiologues.

En langage médical, l’objet s’appelle un holter implantable. Le docteur Loucif Abdellaoui l’a implanté pour la première fois, le 9 juillet dernier, sur un patient. C’est une première dans la Loire.

Un appareil dédié au diagnostic

Le holter implantable, à la différence du pacemaker, n’est pas un stimulateur cardiaque.

« C’est un appareil qui nous aide à établir un diagnostic », explique Loucif Abdellaoui, cardiologue à l’hôpital de Firminy. Car le diagnostic, en cardiologie, est tout sauf simple. « Le patient peut présenter des symptômes de différents types, malaises, pertes de connaissance, syncopes et, une fois l’événement terminé, présenter un état tout à fait normal à l’examen clinique. » Le holter implantable permet d’enregistrer un certain nombre de données : ralentissements, accélérations ou pauses dans le rythme du cœur.

L’innovation est dans la miniaturisation

Jusqu’à récemment, ces holter étaient de la taille d’une grosse clé USB. « Pour les implanter sous la peau et dans l’espace intercostal, ils nécessitaient une hospitalisation, une anesthésie locale et une place disponible en bloc opératoire », décrit Loucif Abdellaoui.

L’innovation est dans la miniaturisation. La société Medtronic a mis au point, l’année dernière, un holter moins long, moins large et moins épais. Cet appareil nouvelle génération a décroché, en France et en tout début d’année, son autorisation de mise sur le marché. « Là, plus besoin de bloc opératoire pour l’implanter sur le patient », se réjouit le cardiologue.

« On l’injecte sous-cutané au moyen d’un système pré-monté de type seringue après une petite incision de trois millimètres. L’intervention peut être pratiquée lors d’une simple consultation. »

Le holter doit être programmé par l’équipe de cardiologie, qui lui demandera de mesurer telles ou telles données en fonction du profil du patient (des accélérations subites, des pauses trop longues, etc.).

Petit mais efficace !

Le patient, lui, est doté d’une télécommande. Dès l’apparition des premiers symptômes, il peut aussi déclencher à tout moment l’enregistrement de son activité cardiaque. Le holter nouvelle génération est petit, mais efficace.

Il est relié à un boîtier, en général posé sur la table de chevet du patient. Toutes les nuits, il transmet les informations recueillies à ce boîtier, lequel les envoie, par un système de télécommunication, sur un serveur sécurisé.

« Ainsi, commente Loucif Abdellaoui, le patient qui se plaint de troubles peut appeler son cardiologue. Ce dernier peut, à distance, consulter les données et ainsi procéder au diagnostic. » Ce bijou de technologie n’est pas encore remboursé par la sécurité sociale, « mais ne devrait pas tarder à l’être, estime le cardiologue appelou, au regard des économies qu’il nous permettra de réaliser par ailleurs. »

Ce concentré de technologie coûte 3 000 eurosOn devrait connaître, prochainement, le taux de remboursement par la sécurité sociale de ce holter implantable nouvelle génération, qui vise à faciliter le diagnostic des troubles cardiaques.