Un cardiologue, un chirurgien cardiaque, une endocrinologue, une gynécologue et un stomatologue se sont relayés jeudi soir sur la scène du Centre de congrès. Chacun, dans sa spécialité, a apporté, souvent avec humour, des informations et des conseils sur les maladies cardiovasculaires des femmes.
« Parce que le cœur des femmes est un trésor à protéger », lançait Liliane Bogreau, l’animatrice du club Cœur et santé de Villars, organisateur de cette soirée.
L’influence des hormones
Jean-Michel Guy, cardiologue, a rappelé que les femmes sont protégées par leurs hormones jusqu’à la ménopause.
« La chute des œstrogènes à la ménopause augmente donc les risques de maladies cardiovasculaires », poursuivait Tiphaine Barjat, gynécologue obstétricienne au CHU de Saint-Etienne. Si la question du traitement hormonal substitutif, préconisé pour atténuer notamment les bouffées de chaleur, a été un temps controversé, il a été prouvé qu’en France, il n’augmentait pas les risques de maladies cardiovasculaires.
En revanche, pour les femmes plus jeunes, « l’association tabac et pilule est explosive », clamait la gynécologue. « Au-delà de 10 cigarettes par jour, on ne prescrit pas la pilule et on oriente les patientes vers d’autres contraceptions, surtout quand elles ont plus de 40 ans ».
Diabète et obésité, facteurs de risques importants
Diabète et obésité ont été au cœur de cette soirée. Deux facteurs de risques de maladies cardiovasculaires importants.
« Il y a une inégalité entre hommes et femmes. Les risques sont plus importants chez la femme diabétique ou obèse que chez l’homme diabétique ou obèse », assurait le docteur Jean-Michel Guy.
L’endocrinologue Natacha Germain insistait, quant à elle, sur l’importance du dépistage du diabète des femmes, moins fréquent que chez les hommes.
« Par la suite, il faut être aussi strict qu’avec un homme, encourager la pratique d’une activité physique, corriger les erreurs alimentaires et inciter à l’arrêt du tabac ».
Sédentarité, mauvaise alimentation, tabagisme… Autant de facteurs de risques de maladies cardiovasculaires. Au même titre que « le stress, le cholestérol, l’hypertension artérielle », ajoutait Jean-Michel Guy.
Chirurgie : Saint-Etienne à la pointe
« Je suis le réparateur des dégâts, celui qui intervient dans le cœur quand les médicaments ne sont plus suffisants », précisait d’emblée le docteur Marco Vola. Le chirurgien cardiaque « enlève les valves malades pour les remplacer ». Et ses explications ont appris à l’auditoire que le CHU de Saint-Etienne est novateur dans ce domaine.
« Classiquement, pour remplacer une valve, on ouvre complètement le thorax. À Saint-Etienne, on a essayé de réduire la taille des incisions, en passant entre deux côtes et en utilisant des instruments plus longs ». Le but étant de permettre aux personnes opérées « de reprendre une activité quotidienne normale plus rapidement et d’atténuer les mauvais souvenirs liés à l’opération ».
Quinze patients ont ainsi été opérés, se retrouvant ensuite avec, pour cicatrices, quelques petits trous sur la poitrine.
Une prouesse technique, saluée dans les revues scientifiques et permise grâce à une collaboration avec des ingénieurs pour concevoir le matériel adéquat. D’ailleurs, un brevet stéphanois a été déposé et « pourrait déboucher sur une production stéphanoise ».
Mélina Rigot